Historique du musée

En 1966, tandis que nous allions à Aley via Wadi Chahrour, nous nous sommes arrêtés pour jeter un coup d’oeil par dessus les haies, sur une grande maison abandonnée avec une filature de soie et plusieurs petites maisons en ruine entourées de terrasses. Nous avons immédiatement succombé au charme de cette propriété totalement en friches et de ses bâtiments écroulés et occupés uniquement par des moutons et des chèvres.

ourstoryEn avril 1969*, au premier jour de notre mariage, nous avons choisi d’y retourner ensemble pour pique-niquer sous les oliviers.

En 1973, nous avons acheté la propriété de la famille Fayad.

Durant cinquante ans environ, et ceci, jusqu’en 1945, cette famille avait été propriétaire et gérante de la filature de soie. Les Fayad avaient habité la grande maison qui se trouve dans la partie supérieure du domaine. Notre rêve était de restaurer cette maison et son jardin et d’y élever nos enfants.

Pendant plusieurs années, la filature de soie et ses environs avaient été loués à un marchand de bétail. Jusqu’en 2000, date du début des travaux de restauration, les enclos en béton bâtis pour loger ses moutons et ses chèvres, à l’intérieur et à l’extérieur, étaient toujours en place. Chaque pierre était recouverte d’une épaisse couche de fumier.

En 1974, nous avons planté des centaines d’arbres, particulièrement les fameux abricotiers de Bsous (de tout cela, très peu ont survécu à la guerre) et nous avons aussi commencé à restaurer la maison. Vers la fin de l’année 1975, nous avions voulu déménager et habiter la grande maison. Mais la guerre civile a commencé et ce projet fut abandonné parmi tant d’autres. (Maintenant, ce sont plutôt nos petits-enfants qui viennent jouer sous les oliviers et non pas nos enfants).
En 1990, à la fin de la guerre civile et pour une courte période, la filature et les environs furent occupés par l’armée syrienne.

En 1998, nous avons commencé petit à petit, à faire réparer les terrasses et à prendre soin des arbres qui ont survécu aux incendies et aux affres de la guerre. Nous avons aussi essayé de remettre en état les terres abandonnées pendant des années. Ce qui avait commencé comme une modeste tentative de remise en état de la propriété, s’est développée et a abouti à ce que vous voyez aujourd’hui. C’est, comme si, il nous avait été « demandé » d’être les conservateurs et les gardiens de ces lieux.

A la fin de l’année 1990 et, indépendamment de nos propres rêves, Thierry Huau et Françoise Le Noble Prédine (ils travaillaient sur un projet de paysagisme aux bains romains de Solidere) visitent le site, à notre insu, et succombent eux aussi, à son charme. Ils préparèrent alors un avant-projet qui comprenait un grand jardin public et un lieu de loisirs pour enfants qu’ils sont venus, plus tard, nous présenter à Londres. A cette époque, leur enthousiasme pour ce qui pourrait être fait en ces lieux, nous a beaucoup aidé à trouver le courage nécessaire pour commencer notre propre projet.

Durant les premières années, l’énergie et l’amour fournis au Musée de la Soie par Françoise Le Noble étaient incommensurables. Elle a rapporté et organisé l’exposition de la soie sauvage de Madagascar. Elle a aussi collaboré avec Mona Sader Issa à la fondation d’aMED, l’Association Mémoire et Développement. Leurs soutiens dynamiques ont été une contribution vitale à l’entretien des programmes des visites scolaires et au montage des expositions annuelles au Musée de la Soie. Tout au long de ces années, et avec l’aide des élèves du Lycée Agricole et Horticole de Saint-Germain-en-Laye en France, l’association a exécuté des projets se rapportant à l’environnement au village de Bsous et à la forêt des pins de Beyrouth qui avait été dévastée par la guerre. Françoise Le Noble Prédine nous visite occasionnellement et Mona Sader Issa continue à fournir une aide précieuse au Musée de la Soie et à son succès.

La réalisation du travail énorme sur nos terrasses tout autour du Musée et leurs premières plantations ainsi que la création de notre propre pépinière ont été exécutés sous la supervision de Guillaume Maurin, maître-jardinier (1999-2003). Il a aussi guidé les jeunes stagiaires français lors de leur séjour au Liban. Avec le temps le jardin s’est développé et nous y organisons régulièrement des ateliers de jardinage pour les enfants afin d’encourager davantage les amoureux des jardins.

Le Musée tel que vous le voyez aujourd’hui, a été rénové et restauré avec quelques additions pratiques à l’édifice effectuées par l’architecte Jacques Abou Khaled. Le chantier a été pris en charge par Sami Féghali.

En 2001, notre première activité fut un colloque intitulé “Ainsi-soie-t-elle”. Ce colloque avait retracé l’histoire du développement de la sériciculture au Liban et sa relation profonde avec la ville de Lyon et la France. Par la suite, nous avons monté, chaque année, une exposition de mai à octobre (exceptionnellement, nous avons fermé durant l’attaque israélienne en juillet 2006). Depuis 2002, Jean-Louis Mainguy a inlassablement et généreusement contribué avec son talent et son temps à la création de la scénographie de chaque exposition.

A l’écomusée, nous traitons différents thèmes relatifs à la production de la soie et de son produit fini. Les expositions présentent une grande variété de pièces contemporaines ou anciennes provenant de la « Route de la Soie ».

 

* Le 23 avril, 1969 un couvre- feu de trois jours nous empêcha de partir pour notre lune de miel. Toutefois, le 24 avril nous avons obtenu une autorisation de l’armée qui nous a permis de quitter l’Hôtel Saint-Georges pour notre pique-nique sous les oliviers à Bsous.

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